mardi 24 avril 2007

Une nouvelle sur l'homophobie

Ecrire une nouvelle sur l'homophobie, voila une idée qu'elle est bonne.
Mais voilà: Comment trouver le ton juste? Un ton léger ? Un ton grave ? Voir graveleux ? Un peu d'acide (pardon, un ton acide !)? Un thon mayonnaise ?
Dois-je raconter des anecdotes personnelles rigolotes ou pathétiques du style :
Un jour, Madame K me raconte alors que je la shampouine (pédé et coiffeur, vive les clichés !) : « Je n'ai rien contre les homosexuels, mais je suis contre le mariage et l'adoption, car ils veulent adopter des petits garçons pour en faire des petits homosexuels. » Deux choix s'offrent à moi : lui briser la nuque (mais même si j'aime les hommes, la perspective de la prison ne m'excite que moyennement. A chacun ses fantasmes, je suis plus desperate housewife que prison break), ou lui répondre innocemment : « oui, c'est exactement ça! C'est un vaste complot afin que nous puissions conquérir le monde et devenir les maîtres de l'univers ! » Les trois poils sur le caillou de la vioque s'hérissent, ses babines se retroussent, puis plus rien, et je perds une cliente. Quel dommage !
Je pourrai aussi raconter comment Jean-Charles, Gendarme de son état (oui moi aussi ca me fait un peu peur !) que je connais depuis 15 ans, à qui j'ai même piqué une petite copine à l'époque ou je jouais à ainsi font font font (et faisaient « trois petits tours et puis s'en vont » dans la bouche des filles) me regarde droits dans les yeux (sans savoir évidement que votre vénéré serviteur est un invétéré inverti (répétez cette phrase très très vite vous verrez c'est énervant... Désolé, je m'égare !)) et me dit : « Moi de toute façon les pédales je peux pas les piffrer, je me les repère en 20sec chrono ! Ils ont tous une manière de te regarder, de marcher, de parler. Y'en a pas un qui m'approche! » Le pauvre me dit cela devant une petite assemblée d’amis qui tous sans exceptions sont au courant de ma modeste condition. Voilà qui illustre la jolie expression que j'aime beaucoup, beaucoup : « L'art délicat de passer pour un con ! » Surtout quand je lui demande : « et moi tu m'as grillé au bout de combien de temps ? » Bon passons sous silences ses "bafouillagements", toutes les couleurs de l'arc en ciel par lesquelles il passe, car mon pauvre JC est beaucoup plus bête que méchant : « Une fille qui se fait battre de toute façon quelque part elle aime ça ! » Oui, je vous le répète, ce jeune homme est gendarme. Mais ne tombons pas dans la gendarmophobie, je suis sur qu'il y'en a des très bien. Si, si, j'y crois ! Tout comme je crois qu'un jour Russell Crowe va frapper à ma porte torse nu et transpirant pour que je le laisse prendre une douche chez moi parce qu’il vient d'aménager l'appart d'à côté et qu'il n'a pas encore l'eau courante. Pardon je m'égare une nouvelle fois.
Des petites histoires comme ça, j'en ai plein ma besace, mais est-ce que ca permet de parler efficacement d'homophobie ? Est-ce que ca permet de retranscrire de la manière la plus juste, l'horreur, et la souffrance que certains d'entre nous ont subit ou subissent au quotidien, que ce soit mental : « Pédale, tantouse, follasse, fiote», ou physique : « coups, blessures, immolation, crachats, batte de baseball et barre de fer, tralalalère» Non, bien sur que non. J'aimerai pouvoir écrire une histoire d'amour qui chavire les cœurs à la brockback mountain (ou qui provoque des hauts le cœur à la bareback mountain), mais malheureusement je n'ai pas la verve (non, ce n’est pas vulgaire), et encore moins la fibre lyrique. Et puis, peut être que je n'ai pas beaucoup souffert, mais je n'aime pas m'apitoyer sur le pathos ! (Ca aussi c'est rigolo à répéter très vite !).
Vais-je parler du garçon qui fait faire boum boum à mon cœur, m'exposer et l’exposer en vous racontant comment il a perdu son emploi une semaine après avoir fait son coming out et comment il a décidé alors de quitter son pays? Je ne pourrai même pas y mettre le ton de bon ton, ou retranscrire son courage et son mental d'acier. (à défaut de son corps... Désolé mamour, mais arrêter de fumer t’as été fatal sur ce coup là!) Mal raconter reviendrai à minimiser la chose et c'est bien la dernière chose dont j'ai envie. Et si pour une fois on prenait le problème à contrepieds et qu'on parlait des homosexuelles homophobes? Car en vérité je vous le dis, nous vivons dans une véritable chaine alimentaire urbaine.
Dans la jungle (urbaine) terrible jungle, les homos se mangent les uns les autres tous les soirs ! (A chanter comme la chanson des POWOW et à prendre au sens figuré… Y’en a qui se mange les uns les autres au sens propre mais là n’est pas le propos !)
Dessinons un petit schéma : y'a des homos qui ne supportent pas les folles (lexique : mec un peu hystérique qui se trémousse de manière il est vrai un brin féminine sur du Mylène Farmer), qui se disent à tout pris « hors milieu » (Lexique : qui ne sortent vraiment jamais dans les bars et les restaux pour hommes joyeux parce que bon ça fait pédé quand même), qui ne supportent pas les crevettes (lexique : mec gaulé comme une crevette à savoir mikado, à savoir fil de fer c'est-à-dire grosse comme la cuisse d’un mannequin anorexique au régime.) qui se moquera d'un bear (Lexique : ours, ou nounours, qui veut dire grassouillet/douillet et poilu) qui se moquera d'une bear queen (lexique: Un bear avec des muscles à la place du gras, poil au dos !) qui se moquera d'une gym queen (lexique: un bear avec des muscles et sans poils !), qui se moquera d'une fashion victime (lexique: à savoir un homo qui s'habille exclusivement chez H&M oups j'ai fait de la pub !) qui se moquera d'un motard viril hors milieu mais qui suce des queues comme les copains. (Et voila que je deviens vulgaire, pardonnez moi mes paires, parce que je passe mon temps à pécher, et pas que les crevettes, et certainement pas les moules.). Le délit de salle gueule serait probablement hors sujet, au même titre que l'exclusion des séropos (la positive attitude n'est plus ce qu'elle était ma bonne dame, il n'y a plus de saison !)
Je devrais aussi probablement parler dans ma nouvelle du côté Lesbien (pas freudien, quoi que.) de la chose, mais là, mes connaissances en la matière se résume à la chanson de mécano qui m'a chaviré le cœur le jour ou j'ai compris que ca pouvait s'appliquer à deux monsieurs : Deux femmes qui se tiennent la main. Ca n'a rien qui peut choquer la morale. Raaaaaaaa, je craque!
La cigarette imaginaire que je fume (vu que j'ai presque arrêté de fumer dans la vraie vie pour faire plaisir à mamour!) me brule les doigts, et je bascule réalisant un fait étrange à mentionner dans ma nouvelle: L'homophobie n'existe pas ! (Non, partez pas, lisez la suite !)
L'homophobie est un terme employé pour parler de la haine de l'homosexuel, mais si on y réfléchie un tant soit peu, c'est un terme mal employé car la phobie est une chose bien différente de la haine ou de la violence. La signification du mot Phobie que j'ai trouvé sur google (un chouilla réinterprété je vous l'accorde, mais j'ai bien failli m'endormir en lisant la définition de wiképédia, qui disons le est pourtant ultra reader digest) c'est une peur panique limite paralysante, limite qui fait faire pipi dans sa culotte (quand on en porte une évidement) de quelque chose. Par exemple moi je suis totalement arachnophobe, et ça me donne plus l'envie de mettre de la distance entre moi et une bébête à huit pattes, plutôt que de taper sur une veuve noire, ou d'arracher gayment (si, c’est comme ça que ca s’écrit) les pattes velues d'une mygale; ou de bruler, de noyer, d'éventrer, de torturer, d'insulter, de planter, de zigouiller n'importe quel membre de la grande famille des arachnides (à ne pas confondre avec l'arachide, qui elle mérite toute ses tortures). A part peut être Spider-man. Mais ce n’est pas pareil. Enfin bon, peut-être que je suis idiot, et que je n'ai pas bien compris, mais dans ce cas je suis hor sujet sur le thème . Quoi qu'il en soit je n'ai jamais vue personne tomber dans les pommes ou faire un cauchemar après avoir vue Michel Serrault dans la cage au folle. Dans d'autres films ce n’est pas faux, mais pas dans celui là.
Peut-être que la solution est là, on pourrait faire une histoire de science-friction totalement originale avec un vilain homosexuel qui pond ses œufs dans la bouche de gens qui sont coincés dans un vaisseau spatial à destination de la terre, et ce serait affreux car des petits homosexuels sortiraient du ventre des gens en crachant de l'acide, et alors l'équipage survivant aurait la haine et ils voudraient a tout pris les éjecter du vaisseau ! Bon, c'est un premier jet (ne pas mal interpréter ce mot !), mais avec un bon renfort d'effets spectaculairement spéciaux, ainsi qu'un ou deux people, ca pourrait faire un carton ! En plus les acteurs aiment bien joués les méchants, donc ils se bousculeraient. On pourrait choisir au hasard Russell Crowe (tiens le revoilà !), et je pourrais réaliser, ou jouer la pauvre victime dans laquelle il pourrait pondre ses œufs. Je crois que je me suis encore égaré.
Ou alors je vais raconter l'histoire de Gérard (ça sonne bien, Gérard, ça sonne neutre !), qui est Homo (c’est une honte !), qui est juif (Beurk !) et black (quelle horreur !). Je lui donnerai bien un autre handicap comme être, muet, cul de jatte ou trisomique, mais ca ne serait plus plausible! Trouvons lui un métier, mais ne tombons pas dans le cliché de base ! Il ne sera pas coiffeur, il sera styliste. Pour développer un peu sa psychologie et le cerner, nous allons imaginer des goûts et une Personnalité à notre Gégé. Donc, notre protagoniste pour ne pas faire cliché n'aimera pas Mylène Farmer ! Il aimera à la place Dalida, killie Mynogue et Madonna. Il aura un beau petit Chiwawa qu'il appellera « sugar » (à prononcer chougare), et se promènera en permanence avec un Boa Rose autour du coup ! Evidement pour ne pas montrer ses premières rides, notre homofeujblack portera constamment des lunettes de soleil faisant la moitié de sa tête, et ne boira que de la Smirnoff ice. Pour couronner le tout, ben Notre Gérard parlera avec un cheveu sur la langue et marchera comme Paris Hilton bourré (dans le sens saoul) et avec une folle (non dans ce contexte ce n'est pas une insulte!) envie de faire pipi. Le problème quand on écrit c'est qu'on s'attache toujours un peu à ses personnages, or là maintenant que je le connais un peu, je me suis pris d'une profonde affection pour mon, Gégé. J'imagine un genre de Magloire, en beaucoup moins enervant. Sauf que lui il n’est pas cliché… N’est-ce-pas ?
Finalement je n'ai pas envie qu'il soit victime de haine, je veux qu'il soit couvert d'amour, de joie et de fleurs, sans pour autant que ca fasse porno des seventies... Alléluia !!!
Le brainstorming, se termine, il est 04h12 et j'ai toutes les clefs en mains à présent pour écrire ma fresque romanesque (ma nouvelle quoi). Ca parlera donc de Gérard et de mon amoureux au prise avec le gendarme et madame K au beau milieu d'une chaine alimentaire pleine d'araignée et de filles qui se tiennent la main au moment ou un vaisseau spatial avec à ses commandes un Russel Crow pondeur d'œufs se prépareraient à conquérir la terre.
Voila une histoire qui va surement bouleverser le monde et faire prendre conscience au genre (d’) humains que la haine de son prochain quelle que soit la raison, la couleur, la religion ou la sexualité est mal, et que nous devrions tous nous donner la main et faire une ronde tout autour de la terre en chantant des chansons de Joe Dassin ! ZaïeZaïeZaïe !
Je commence: Merde ! Ca fait déjà 2066 mots...

7 commentaires:

Anonyme a dit…

mercii véro ! grace à elle j'ai découvert ton blog et je suis déja fan !
le "thon" est frais et plein de saveur ! mdr
si tu publies ta nouvelle, sache que tu as déjà ta première lectrice et qu'elle te demandera expressement un othographe !

Anonyme a dit…

Rafraichissante à souhait cette petite nouvelle !Comment aborder un tel sujet avec autant de souplesse, autant d'humour et de légereté?Tu l'as fait, et bravo ! ^^

Continue Jeffouffoune !!! lol

Anonyme a dit…

ça pétille d'humour et de malice. Bon, un poil orthophobe, mais on lui pardonnera volontiers. Bravo, Jeff, continue !

Anonyme a dit…

Pas mal, pas mal du tout.
C'est très frais, très léger.

Mais bon tous ces gens qui ont la haine, tous des frustrés moi je dis ! (ou des jaloux au choix)

Anonyme a dit…

petite digression au passage, une phobie est une aversion instinctive envers quelqu'un ou quelque chose (cf lexis de chez larousse), c'est à dire une répulsion violente pour quelque chose, dégoût haineux ressenti à l'égard de quelqu'un.

voilà ^^

Anonyme a dit…

comme dit l'autre: "c'est fin, c'est très fin, ça s'mange sans fin" :-)
J'adore !!

Anonyme a dit…

Comment tu fais pour partir dans tous les sens et rester clair... ? (Enfin à mon sens.)
Perso je suis gay et juif (et oui j'aurais été dans le carré VIP du Auschwitz Hammam Club.)
J'aime ton humour et ne partage pas franchement ta passion Crowesque même si bon... je dis pas non.
Par contre, je suis d'accord avec toi, je suis alluciné (de la racine allociné...) par l'homophobie des homos surtout à l'encontre des princesses qui finalement ne font aucun mal à personne à par être des pestes...

Xoxo
Jiro aka Senpai aka Thomas