lundi 30 avril 2007

Va y’avoir du sport !

Trop c’est trop !
C’est la troisième personne cette semaine qui me fait remarquer que j’ai grossi.
Comme si le fait de perdre mes cheveux ne suffisait pas !
Je me connecte donc toute la soirée sur internet. Je me cherche une salle de sport, mais ça ne me parle pas vraiment… Je n’y connais rien à rien, la dernière fois que j’ai pratiqué une activité physique remonte à la terminal ou je faisais de l’escalade ! Finalement je fais un scan mental de toutes les personnes que je connaisse qui soient mentalement déficiente, mais avec un physique de « Ken » (vous savez, le fiancé de Barbie. Celui qu’elle a plaqué y’a pas si longtemps que ça lors d’un coup de promo orchestré subtilement et de main de maître par MATTEL !). Finalement, un nom se met à clignoté en lettre rouge, et je sais à qui m’adresser : Greg ! (vous suivez ? Le barman avec qui je bosse.).
Au Bar le lendemain, je suis aussi dynamique que d’habitude, mais comme chaque Lundi, la semaine redémarre calmement. Il n’y a pas beaucoup de clients, à peine trois menthes à l'eau, deux café (et verres d’eau, evidement !) et un coca. J’en profite pour aller parler à Greg, et je lui expose mon problème. Enfin, je lui explique que j’ai décidé de me mettre au sport, et que je n’y connais rien. Il me dit qu’il va dans une petite salle de sport, et qu’il a justement une invitation pour la personne de son choix. Il me propose de me filer son invitation, et je le trouve sympa. Il me la donne à condition que je le remplace le lendemain matin, et je le trouve nettement moins sympa.
Mais comme ça au moins, je pourrais voir à quoi ressemble l’ambiance dans une salle de sport. On convient d’y aller le soir même. Le service finit, je passe rapidement chez moi, retourne l’appart pour tenter de retrouver un jogging… Putain ! Ou est-ce que j’ai bien pu foutre de ce survêt ? J’ai dû m’en servir une fois il y’a 2 ans… Ca y’est je l’ai ! Il servait de serpillère dans le placard sous l’évier ! Il est posé sous le pull Batman que ma tata Aglaé m’a offert pour mes 35 ans et qui me sert à faire les vitres. Dessous je retrouve également l’horrible service d’assiettes à l’effigie de Lady Dy que ma Mère m’a ramené de Londres il y’a un petit bout de temps ! Ca me donne des frissons, Comment peut elle avoir si mauvais gouts ?
Je me rends donc à la salle de sport, fumant une chtite clope sur le chemin, puis m’en grille deux autres en attendant Greg. Ce dernier arrive, frais comme une petite fleur de printemps au mois de Mai. Il me jette un regard amusé et me dit : « Allons-y ». On descend dans les vestiaires, il y’a peu de monde. J’enfile mon bas de jogging, j’ai déjà mon t-shirt XXL sans formes sur moi. Greg, lui est en tenue. Short ultra court, et débardeur moulant. Nous pénétrons la salle remplie de différents appareils, qui m’évoquent plus des scènes de tortures du moyen âge que de la salle de sport high-tech qui justifie son prix exorbitant par tout cet arsenal archaïque. La populace qui hante ce lieu étrange est très diversifiée, il y’a de vieux bedonnants rougeaux et dégarnis (non je ne suis pas comme ça… Pas encore du moins… Passons…), des vieilles harpies décolorées en survêtement synthétique fuchsia ou rose qui tentent de garder la forme, des filles moulées dans du spandex, les cheveux attachés en queue de cheval haute. Elles sont probablement secrétaires, adeptes du taïchi, du fitness, des régimes hypo-caloriques et des UV. A croire qu’elles ont un magazine « Elle » en guise de cerveau. Pour agrémenté le tableau, un groupe de monsieurs muscles parlent entre eux et plaisantent avec les poules sous emballage qui se pâment comme remplie d’extase en entendant (en comprenant ?) les blagues de ces pseudos « bogosses ».
-Pff… Pathétique. Greg ! Non mais regarde-moi tous ces pseudos superman ! Tout à fait le genre à ne pas avoir de cerveau sous leurs couches de muscle !
-Tu trouves vraiment ? Moi je les trouve sympa !
Et sur ce, il me laisse pour aller saluer les musclés qu’il à l’air de connaître plutôt bien. Ils échangent quelques mots et tous se tournent vers moi. Je m’approche ; Trébuche sur un tapis. Le rouge me monte aux oreilles. Ils me serrent (me broient) la main, un sourire entendu sur les lèvres. Bon, je sens que la séquence salle de sport va être longue. J’ai envie d’une clope.
-Par quoi on commence ?
- 25 minutes de cardio. Comme je n’ai pas la moindre idée de ce qu’est « la cardio », je le suis sans rien dire. Il se met sur un tapis de course, et il me montre le vélo à côté. C’est parti. Le début se passe plutôt bien, je suis heureux de voir que je tiens le coup facilement, je me sens fort ! J’ai peut-être une prédisposition innée pour le sport. Greg court à côté de moi, il se tourne vers moi et me demande si ça va. J’acquiesce en souriant. Soudain, Mon regard est attiré par un petit cadran sur le vélo… Et là, c’est le drame ! Je me rends compte que ça ne fait que trois minute et vingt sept secondes que je pédale, et je sens un point de côté qui me poignarde. La douleur me coupe le souffle. Je tente de garder bonne figure, mai ça va être dur. Greg se tourne à nouveau vers moi en souriant :
-Ca va sinon ? Quoi de neuf ?
-han…han… Oui, ça va ! Et toi ? Il continue à courir comme si de rien n’était, au même rythme… -Ben moi j’ai rencontré une fille…
-Comme c’est étonnant !
-Pardon ? Tu disais quelque chose ?
-Non, non, pas du tout continue.
-Oui, donc j’ai rencontré une fille vraiment sublime hier en allant bruncher… Tu la verrais, elle est brune, et vraiment bien gaulé… On a fini chez elle rapidement, car elle semblait frustrée, et là, waouh, c’était l’extase totale ! Je te le dit, je n’ai jamais vu de fille aussi cochonne! Avec elle je sens que je ne vais pas m’ennuyer, si tu vois ce que je veux dire ! Il conclue par un clin d’œil, au cas où je n’aurai pas compris le sous entendu salace ! Je boue de rage sur mon vélo ! Je pédale carrément à fond, au bord de l’apoplexie. Pourquoi est-ce que les gars comme lui ont toujours besoin d’exhiber leur tableau de chasse ? C’est d’un vulgaire tout ça ! Est-ce que moi je me vante toutes les 5 minutes ? (Bon d’accord, je n’ai pas de quoi me vanter, il est là mon problème…)
Je lève mes yeux et vois dans la glace un spectacle désolant: je ruissèle à grosse gouttes, rouges écrevisse, soufflant comme un bœuf ! Je suis encore plus pathétique qu’un petit vieux constipé sur son trône. Et le pire c’est que Greg, à côté de moi tel un sauveteur d’alerte à Malibu, n’a pas encore un centilitre de sueur sur le visage. C’est à ce moment que mes yeux retombent sur le cadran pour voir que ça fait 12 minutes que je pédale comme un con. Trop c’est trop, je stoppe net ! Je descends du vélo, et m’écroule sur le sol. Je me relève aussi vite que possible prétextant à Greg que je dois aller aux toilettes. Je le laisse s’admirer dans le miroir en face de lui et continuer sa course. Je pars marcher et tente de récupérer mon souffle à grande peine. Je tombe sur une conversation passionnante entre deux jeunes filles (à faire avec l’accent) :
-Non, mais sans rire, tu es trop bien foutue ma chérie ! Je t’assure ! Damien, ne peut que craquer pour toi !
-Oui, mais tu sais j’ai l’impression que Judith est complètement plus son genre, tu vois !
-Ben oui, mais si tu t’occupais plus de tes cheveux ! Moi Paolo il adore les miens, l’autre soir au tel….
J’ai l’impression que la vie est une question de choix… soit on est beau et bien foutu, soit on est doté d'un minimum de capacités intellectuelles. Les deux en même temps sont incompatibles.
Je trouve enfin les toilettes, me précipite sur le robinet, et bois. Beaucoup. Beaucoup trop. Je commence à avoir mal au ventre.
Et dire que ce n’est que le début. Finalement je rejoins mon bourreau qui quitte son tapis de course à peine essoufflé. Passons rapidement sur la suite. Chaque appareil est une torture et une humiliation nouvelle ! Je découvre des muscles à des endroits ou je ne pensais même pas que ça existait. Quand je peine avec des poids de 10 kg, Greg et ses singes de copains y vont tranquille avec des poids de plus de 80kg. J’ai l’air ridicule en prenant la pause sur les machines ! Pour eux, chaque exercice est un prétexte pour faire bander leurs muscles sous l’effort et dégager des millions de phéromones en faisant l’admiration de toute l’assemblée féminine ! (et de quelques mecs pas vraiment hétéros, j’en suis sure !).
La séance s’achève par des abdos… Beaucoup d’abdos… Je suis nul en abdos…
Quand je me redresse pour prendre enfin une douche, Greg m’annonce qu’il faut terminer par encore 20 minutes de cardio. Je suis tremblant, transpirant et énervé ; aussi je lui annonce que ça suffit pour moi. Il me dit qu’il me rejoint dans les vestiaires d’ici 20 minutes…
Il n’y a personne en bas. Je me fous donc à poil tout à mon aise. Je me voie nu dans la glace et j’hallucine grave : il me semble voir déjà émerger des muscles ! Je vois presque mes abdos se dessiner. Mieux encore, j’ai des abdos ! Ils sont là, cachés par une fine couche de graisse! Un mec sort des douches à ce moment là. Il a un bide si énorme que sa serviette a du mal à encercler sa taille. Je le regarde plein de compassion (de pitié) un sourire en coin, et file prendre une douche chaude qui est sans mentir l’une des meilleurs choses qu’il m’ait été donné d’expérimenter depuis longtemps ! Bien mieux que les menottes et le SM soft. Je me savonne, me frictionne, et ressors d’une excellente humeur ! J’enfile mon caleçon propre en rejetant un coup d’œil rapide dans la glace ! C’est ce moment que choisi Greg pour sortir à son tour de sa douche. Il est totalement à poil. Je découvre une musculature parfaite, comme dessinée à la règle et à l’équerre ! Tout est angle ! Une implantation de poils Harmonieuse, pas un défaut. Un sexe énorme. Un poil énervant. Je baisse les yeux sur moi pour me rendre compte que j’ai mis le caleçon bleue ciel à père noël en nounours que m’a offert ma petite nièce pour les fêtes. Mon ventre flasque ressort et semble être dessiné au compas et au rapporteur, mes poils poussent de façon disparate…
Je me sens très fatigué. Je m’habille en vitesse, remercie Greg pour cette séance et me précipite dehors ! Je marche rapidement, et je suis énervé ! Alors que je m’allume une cigarette, la sonnerie de la marche funèbre retentie sur mon portable.
-Quoi Maman ?
-Oh, ça va, si c’est pour être désagréable je raccroche !
-C’est vrai ? Tu ferais ça pour moi ?
-Bon, tout cynisme mis à part, je te rappelle que dans moins d’un mois c’est ton anniversaire, et comme il tombe un Dimanche, je me disais que pour une fois tu pourrais peut être le fêter à la maison.
-Tu sais, les fêtes, ce n’est pas mon truc.
-Tut tut tut, en plus j’ai déjà invité tata Aglaé et elle t’a déjà préparé un cadeau.
-Fallait pas !
-oh, sinon, tu sais ce qu’elle m’a dit la voisine ?
-Maman, je n’ai presque plus de forfait, faut que je te laisse !
-Mais c’est moi qui appelle ! Je raccroche.
Pas d’humeur. Putain, ras le bol de toutes ces conneries, ras le bol des filles, ras le bol du sport, ras le bol de ma vie, ras le bol de passer pour un con à longueur de temps !

1 commentaire:

Ð-H a dit…

moui.....je sens un tres grand desarroi..en votre...canard...désordre....shampoing.reduction, mouiii....echarpe....tortue, fromage....mouiiiii...