lundi 16 février 2009

GHB ou Les nouvelles aventures de Loïc (l’Aine) et Clark (Cunt)

Il court.
L’adrénaline parcourt son corps par petites décharges. Le sang pulse dans ses tempes propulsé par le cœur qui s’emballe. L’effet lui rappelle (mais juste un petit poil) le poppers qu’il à sniffé la veille au soir. Il entend au loin la voix grasse de ses poursuivants : « Hé, reviens petite fiotte, on va te faire ta fête ! »
« C’est mauvais ! » Se dit-il. « Si je m’en sors indemne il faudra que je change cette réplique de mauvaise série télé dans mon article… »
Puis très vite, alors que ses muscles poursuivent leurs mouvements devenus automatiques, son esprit de journaliste se met en branle (non ce n’est pas sale dans cette situation) et fait le point sur le pourquoi du comment il en est arrivé là.

Quelle putain de mouche l’avait piqué pour que lui, Loïc l’Aine, premier journaliste du magasine gay et lesbien « Tais-toi » décide de pondre un article sur la récente série d’agression homophobe qui semblait toucher Paris. Pourquoi avait-il décidé de joindre l’utile à l’agréable et de partir étudier les faits sur un terrain propice : Le jardin des tuileries !
Ca n’avait pas loupé, après trois quarts d’heure de dragouille infructueuse et après avoir esquivé deux patrouilles de gardiens, un groupe de quatre individus crane ras et ventre en avant l’avaient abordé barre de fer à la main, regards bovins de circonstances et haleine sentant tellement la bière que cela lui avait rappelé son dernier flirt à la sortie d’un bar quelconque de la rue des archives à trois heures du matin.

Et voila, back to reality, il se retrouve à présent à courir comme un dératé tout en se maudissant de ne pas être sportif comme tout bon petit Pd lambda qui se respecte. Il se dit qu’il ne devrait pas fumer méticuleusement chaque jour son paquet de cigarettes et manger avec un plaisir proche de la félicité les mets aussi gras et variés que la restauration rapide de la capitale peut offrir. (Pizza, burgers et kebabs pour les plus lents d’entre vous)
Il sent la suite arrivée au moment ou il trébuche sur une bouteille en verre et se ramasse de tout son long. (Pour poursuivre dans le registre de la série b télévisée !)
A peine le temps de ramper contre un bosquet tout proche, que ses agresseurs sont là. Il ferme les yeux, et au milieu d’insultes toujours plus graveleuses, il se prépare à recevoir les premiers coups de tatane façon présentation orteilles/nez; mais…

« Monday ! tatatatatatatadatata, Tuesday ! Tatatatatatdatata, moi je vis d’amour et d’envie…. »

Il rouvre les yeux lentement pour voir ses agresseurs danser sur du…Dalida ?!?
(Mais la Dalida de l’époque disco, sinon ce n’est pas pareil !)
Les quatre lourdauds semblent pris de panique, alors que leurs membres effectuent des mouvements parfaitement coordonnées et au rythme d’une chorégraphie effrénée.
Un éclair doré surgit d’on ne sait où, et le temps d’un battement de cils de la grande Mirza, tous les agresseurs se retrouvent au tapis dans un vacarme de « BAM, PLAF, KLING, CHTONG ». Puis la musique s’arrête.
Loïc cligne trois fois des yeux sous le choc, et complètement estomaqué, il le voit, debout face à la lune.
Un colosse de deux mètres au moins, portant une cape….rose ?!?
L’apparition se retourne et lui tend une main ferme, pour l’aider à se relever. Au contact du membre puissant, le corps de L’aine est parcouru d’un frisson alors que son esprit journalistique se remet en grosse branle une nouvelle fois. Il analyse à toute berzingue un maximum d’information, et détaille son sauveur des pieds à la tête !
Il voit tout d’abord la musculature saillante et parfaite, moulée dans du lycra doré. (Bon, ça explique l’éclair qu’il à vu !). Le « costume » dessine et appuie toutes les courbes, et les angles du corps incroyable. Les pectoraux bombés sont mis en valeur par un genre de blason qu’il porte au milieu du torse : un grand losange dans lequel semble écrit en lettre de « feu rose » : GHB.
Le sourire ultra bright aux dents parfaitement alignées semble être un phare éclairant dans la nuit un visage carré masqué du même rose que la cape, appuyé par un nez droit et une fossette au menton. Ensuite, le reporter croise mais ne peut soutenir le regard droit et juste de la vision. Il baisse les yeux et se retrouve à admirer un paquet aux dimensions incroyables dissimulés sous un slip rose mini, mini.
Une voix virile digne d’un porno macho des années 80 transperce la nuit :
-Comment ça va jeune homme ?
Jeune homme ?!? Alors là, le reporter pense être en train de rêver. Il se relève, planant à 10 000 pieds. Plus que le costume de carnaval, que les muscles, que la scène irréelle qui s’est déroulée devant lui, la perspective d’avoir été appelé jeune homme, à Paris, alors qu’il est âgé de plus de 30 ans, le transporte littéralement sur un nuage que même 3 extas à la suite ne lui ont jamais permis d’atteindre.
Balbutiant et un peu timide, les joues roses comme celles d’une pucelle courtisées pour la première fois, il demande :
-Mais, qui êtes vous ?
-Je garde mon identité secrète, mais sous cet uniforme, vous pouvez m’appeler GHB.
(Un coup de tonnerre se fait entendre, sans que le reporter ne sache d’où ça vient…)
-G………….H……………B……. Qu’est ce que ça veut dire ?
-C’est l’abréviation de GAY HEROE BOY.
-C’est une blague ?
-Pas du tout, je suis venu donner un coup de main au monde car il est temps de changer les mentalités. (Autre coup de tonnerre !)
-Mais ce costume…. Cette force…. Et quoi d’autre ?
-Je peux détecter toutes traces d’homophobies, j’ai la force proportionnelle d’une gym queen radioactive, et je peux faire danser n’importe qui comme vous l’avez remarqué sur du Dalida.
Je compte sur vous pour faire passer le message à un maximum de monde. L’homophobie sera dés à présent punie. Maintenant, excusez-moi, mais je dois m’envoyer en l’air !
Et sur ces mots, le nouveau super héros s’élèvent dans les airs et part à travers les cieux.
Les guibolles tremblotantes, Loïc l’Aine se décide à rentrer chez lui pour écrire compulsivement l’histoire qu’il vient de vivre.

Il est 7h47 le lendemain matin quand il enfonce sans lubrifiant sa clé USB dans le port prévu à cet effet de son ordinateur. Il pense avoir rêvé la nuit dernière, impression renforcée par le manque de sommeil et part le fait qu’il ait rencontré pour la première fois la réceptionniste du matin. En effet en temps normal, il n’arrivait jamais à la rédaction du magazine avant le début de l’après midi.
-L’Aine !!!!
Hurle une voix caverneuse qui à l’oreille habituée ne peut signifier qu’une chose : le rédacteur en chef est déjà là et il n’est pas content.
La porte s’ouvre à la volée !
-L’Aine, va falloir me bouger votre putain de cul flasque d’empoté fini ! La nuit dernière, les putains de keufs ont reçu plus de coup de fil que le standard de TF 1 un soir de final de Star AC !
Il semblerait qu’un putain de boyscout bodybuildé aurait décidé de débarquer dans notre putain de ville pour protéger le gay et le putain d’orphelin !
Loïc sans changer d’expression le reporter analyse rétroactivement le nombre de fois ou le rédacteur en chef prononce le mot « putain » en seulement trois phrases. Il veut faire un « putain » de commentaire bien senti mais se ravise en voyant la petite veine violacée palpiter sur la tempe gauche du vieux rédacteur bedonnant.
Cette petite veine est un signe de catastrophe imminente. L’expérience lui a appris que le battement de veine du chef peut déclencher des tempêtes… ET même pas à l’autre bout de la terre, juste de l’autre côté du bureau.
Il aime bien le chef malgré tout, un vrai de vrai, un pur, un de ceux qui n’a pas réussi grâce à son physique (il en est sûre) : Teint violacé, voir nécrosé, montagne de graisse en fusion, frémissante dans des vêtements trop serrés, habillé sans aucuns styles. Son coup déborde littéralement du col douteux de sa chemise, faisant apparaître une tête mauvaise aux lourdes bajoues tremblotantes comme du flan. Le tout est fourni avec tonsure et moustache assorties. Le morse devait être son animal totem, en tout cas c’est celui que lui avait attribué la rédaction à son insu.
L’Aine esquisse un sourire au chef, le rictus narquois de ceux qui savent avoir une longueur d’avance sur leur entourage, mais attendent pour ménager leur effet.
Il fait pivoter l’écran de son Mac dernier cri (oui, la presse homo ça paie) de manière à ce que le pachyderme marin puisse voir le titre de l’article qu’il vient de rédiger : « GHB ou le gaie début d’un nouveau héros en lycra. »
Il voit alors son chef plisser des yeux, les méninges carburant visiblement à 200 à l’heure, puis la colère semble comme s’évaporer d’un coup, et d’un ton emplit d’amour le gros bonhomme ajoute :
-Mon petit Loïc, je n’en attendais pas moins de vous ! Toujours au top hein, petit canaillou !
C’est pour cette raison que j’ai décidé de vous faire travailler en tandem avec une jeune recrue qui semble bien prometteuse ! Ce jeune Homme arrive tout droit de l’ARC ens ASS.
-Mais chef, c’est juste pas possible ! Vous savez bien que je travaille toujours en solo ! Je ne veux pas d’un péquenaud débutant pour venir me coller aux basques. Manquerait plus qu’un sale petit provin….
Il est coupé par l’apparition dans l’embrasure de la porte d’un grand jeune homme blond platine et très bien fait (super bien foutu quoi) au style élégamment branchouille !
Seul bémol, ses vilaines lunettes aux verres à double foyer lui donnent un air pas franchement fut fut. Mais notre reporter en tendant la main, se dit qu’en temps voulu, on pourra troquer les horribles montures contre de jolies lentilles. Leurs mains se rencontrent, mais Loïc est trop plongé dans ses réflexions pour remarquer qu’un frisson lui parcourt le long de l’échine.
-Loïc L’Aine
-Clark Cunt.
-Je suis sure que c’est le début d’une joyeuse collaboration.
L’histoire com